Les outils du maraîcher

Le travail du sol

Ils sont nombreux et sont tous opérationnels malgré leurs âges, vénérables pour certains :

  • Deux tracteurs de 43 CV,
  • Une charrue,
  • Une houe rotative,
  • Un canadien,
  • Un vibroculteur,
  • Une benne et un chargeur frontal,
  • Une rotobêche,
  • Une planteuse,
  • Une bineuse guidée et butteuse,
  • Un rouleau,
  • Une arracheuse/rangeuse
  • Une dérouleuse de film,
  • Une défilmeuse,
  • Un gyrobroyeur.
  • Une bétonnière

Les Tracteurs

Deux tracteurs de 43 CV sont utilisée pour les travaux sous tunnels et de plein champs. L'IMT date de 1958 et le Massey-Fergusson type 140 de 1965.

L'IMT 539, de 43 CV, sans cabine, à direction mécanique, d'un poids de 1440 kg possède 9 vitesses avant et 3 arrière grâce à un boîtier supplémentaire de vitesses rampantes. Il est petit, facile à manoeuvrer, passe sous les tunnels. Il a été acheté neuf avec une remise car Jean François a eu l'opportunité d'un matériel de démonstration.

Vitesse du tracteur en m/s
1 2 3 4 5 6
0,9 1,2 1,8 2,09 3,13 5,75
7 8 9 AR1 AR2 AR3
8,36 12,25 3,02 1,6 2,85 11,4


La boîte de vitesse de l'IMT :

Pour choisir une vitesse, de nombreux paramètres entrent en jeu : le type de terre, l'humidité du sol... Un test rapide permet d'ajuster la vitesse de travail. Il faut être à l'écoute des sensations et estimer si le tracteur peine ou pas.

La vitesse rapide s'utilise sur la route : 8 ou 9, et pour traverser un champ : 7.

L'autre tracteur acheté d'occasion est plus récent.

Les tracteurs ne sont pas source de gros problème. Ils nécessitent un entretien régulier, surtout sur les parties mise à l'épreuve :

  • Graissage de la direction, des bras de relevage,
  • Vidanges
  • Changement des filtres, surtout à air car l'atmosphère de travail est souvent poussiéreuse.

Il faut une moyenne de 10 mn pour changer l'attelage.

La Rotobêche

Elle est utilisée sous tunnels pour affiner la terre en un seul passage sur 1,5 m de large et sur 20 cm de profondeur sans provoquer de semelle de labour. Jean-François la considère comme son meilleur outils :

  • Elle est très solide,
  • Le poids porte sur une bêche à la fois et lui donne beaucoup de force,
  • Elle évite le passage de plusieurs outils : charrue plus 2 passages de vibroculteur avec changement d'outils.

Elle travaille à vitesse rampante :

  • 2 à 3 pour obtenir de petites mottes
  • 1 en fin de tunnel quand la terre est plus dure.

Achetée neuve, elle représente l'outil le plus cher de tous (même valeur que le tracteur !)

la rotobêche
La rotobêche est l'outil principal de l'entreprise

Les bêches s'usent. Elles sont rechargées avec le poste à souder. Jean François en a toujours un jeu d'avance. Le tablier arrière est à ressouder.

La Charrue

Cette charrue bi-socle retourne la terre sur 20 à 25 cm. Elle date de 1956 et est aujourd'hui obsolète. Cependant elle suffit à l'entreprise.

Il est préférable de l'éviter d'un point de vue agronomique. Mais elle est utile dans les tunnels pour redresser la terre, ou bien dans les sols très lourds (argileux).

Elle se conduit en vitesse lente : 5.

La houe rotative

Appelée aussi Rotavator ou fraise rotative, elle décompacte le sol et rend de petites mottes de terre.

Elle se conduit en vitesse lente : 6.

Le canadien (extirpateur)

Appelé aussi tiller (type de construction), extirpateur, cultivateur, il aère le sol en profondeur sur 20 à 30 cm. Les dents s'escamotent en présence de gros cailloux grâces à un système de ressorts. Il date de 1956 mais remplit son office.

le canadien
Le canadien décompacte la terre sous un tunnel


Il se conduit en vitesse lente : 6, comme les autres outils à dents.

Le vibroculteur

Associé à un rouleau maraîcher, il travail par vibration de ses dents sur peu de profondeur : 10 à 15 cm.

Il se conduit en vitesse lente et soutenue : 7, ce qui est nécessaire pour bien vibrer.

Le chargeur frontal

Un bâtit, spécifique au gabarit du tracteur, permet de manipuler un godet ou une fourche en le levant ou le basculant. Il n'est plus utilisé actuellement mais serait très utile pour du terrassement. L'ensemble à été acheté neuf. Un vérin est à réparer.

La benne

Elle sert au transport et à l'épandage de compost, ou au transport de tout matériaux jusqu'à 300 kg maximum pour un volume de 3 m3.

Elle se conduit en vitesse rampante : 2 voire 1.

2 autres bennes, plus solides, ont été fabriquées par Jean François et servent de contenant.

La Planteuse

Achetée d'occasion, elle est indispensable pour planter les légumes du type poireaux, choux, pomme de terre, mais aussi les légumes en motte : betteraves, oignons... Elle dispose de 2 sièges à l'arrière et donc monopolise 2 à 3 personnes en même temps.

la planteuse
La planteuse nécessite le travail de 3 personnes en même temps.

Le plateau de réception des plants est à remplacer.

Elle se conduit en vitesse rampante : 2.

La bineuse guidée et butteuse

L'outil travaille le sol pour l'aérer, le réchauffer, et détruire les adventices. Ses lames passent proche des plants et sont à régler avec précision. Un siège arrière reçoit le guideur. Pour butter, les lames démontables sont retirées et remplacées par les buttoirs.

Elle a été achetée d'occasion. Le siège est à ressouder.

Elle se conduit en vitesse lente : 4 à 5.

Une arracheuse/rangeuse

Achetée d'occasion, elle ne sert que pour ramasser les pommes de terre.

La dérouleuse de film

Elle n'est pas utilisée car les surfaces concernées sont peu importantes. Son rôle était de préparer les planches de fraisiers au commencement de l'entreprise. Elle a été achetée neuve.

La défilmeuse

C'est un ancien canadien inutilisable, obtenu par troc, que Jean François a transformé en laissant 1 dent à chaque extrémité pour soulever le bord des bêches et les retirer plus facilement. En plaçant une 3ème dent au centre, elle ameublit, aère profondément la terre, pré-butte avant le passage d'un autre outil.

Elle se conduit en vitesse lente : 5.

Le gyrobroyeur

L'outil broie la végétation sur 1,5 m de coupe et laisse les résidus sur place. Elle se conduit en vitesse lente : 4 à 6, suivant la densité de végétation.

le girobroyeur

 

La bétonnière

Arrimée au tracteur, elle transporte le béton sur site et se déverse sur commande. Elle a été achetée neuve.

les autres matériels

  • Un véhicule utilitaire
  • Une laveuse de légumes,
  • Un concasseur de grains,
  • Des armoires de stockage.
  • Une motteuse,
  • Un semoir manuel,
  • Une table de semis,
  • Divers outils d'atelier et de jardinage.

L'utilitaire

Le véhicule de l'exploitation est un camion diesel Iveco turbo 38-10. Il est utilisé pour se rendre sur les marchés, ou à la parcelle du Clos Simon située à 500 m du hangar. Son plafond est à 1,8 m et son volume de 10,4 m3. Son plancher est trop haut et pose problème de manoeuvre du chariot de chargement.

La laveuse à légumes

C'est une ancienne machine à laver électrique (d'après guerre) achetée d'occasion et transformée. Elle nettoie les légumes racines.

Le concasseur

C'est un outil de famille qui concasse le grain des poules à la vitesse de 1,5 kg/mn. Cependant le mélange blé plus lupin ne passe pas dans le concasseur car il est trop mou. Cela oblige à se tenir à un mélange précis. Un broyeur à marteau serait préférable.

Les Armoires de stockage

Les 3 réfrigérateurs de récupération sont très utiles pour le stockage des semences. Le classement est par type de légumes : fruits/fleurs, racines et feuilles. Les graines sont à l'abri des rats et de l'humidité.

La motteuse

C'est la machine utilisée pour réaliser les semis. Elle a été achetée neuve et peut produire 10000 mottes par heure. Il est possible de réaliser des mottes de 3x3x3, 4x4x4, 7x7x7 cm en changeant le moule. Elle est équipée d'un semoir automatique qui permet d'optimiser les rendements. Il s'utilise si plus de 10 caisses de mottes sont à faire, selon le temps à consacrer.

la planteuse
Les enfants Andrieux participent aux travaux sur la motteuse


250 caisses à mottes sont disponibles, ainsi qu'une dizaine de caisses étanches servant à faire des trempages.

Une benne permet le mélange du terreau de semis. Le terreau est un peu plus humide que la normal pour éviter les risques de bourrage.

30 litres d'eau (3.5 arrosoirs de 8/10 l) mouillent 5 sacs de terreaux de 80 litres pour 1300 mottes 5x5.

On peut placer du sable manuellement sur le céleri (protection contre le soleil) et sur les poireaux, oignons...(on oblige la plantule à s'ancrer en terre).

Le semoir manuel

Large de 1,2 m, il s'utilise sous abri ou en plein champs essentiellement pour les semis denses comme le radis. Le diamètre des trous peut se changer.

Divers outils

Les outils à main de jardinage sont classiques. Parmi les outils d'atelier, le poste à souder rend de grands services en réparation et construction. Il est de classe H, avec ventilation, fonctionne sur 220 ou 380 V de 7 à 26 A avec des baguettes de Ø1,6 Ø5, ce qui couvre une très large gamme de travaux.

La table de semis

Conçue et fabriquée par Jean François, elle est un outil central pour la production et la multiplication de plants. Large de 1,10 m et longue de 26 m, en 2 parties, elle offre une surface utile de 28 m.

Elle est équipée d'un chauffage électrique : un câble chauffant est enterré dans un lit de sable et isolé de l'extérieur par une couche de polystyrène sur la face inférieure et par un film polyéthylène sur la face supérieure.

table chauffante


Cette table a de nombreux avantages :

  • Elle favorise la levée des semis,
  • Elle offre une meilleure reprise après repiquage en motte, en évitant un choc thermique et un étiolement des plants,
  • Elle autorise une production très précoce de plants, soit pour la vente, soit pour la culture en tunnel (récolte précoce).

Un problème électrique cette année a montré la faiblesse du système. En cas de coupure de courant, toute une production peut se perdre très vite, par étiolement des plants. L'installation doit être sans défaut.

Les températures de levée sont contrôlées par des thermomètres et régulées par un thermostat. Une couverture de plastique sur la table garde la chaleur et autorise une économie d'énergie.

20 est une température courante et 35 un maximum à ne pas dépasser d'où la surveillance du moindre coups de fort soleil pour pouvoir aérer et thermoréguler.

Le travail du sol

 

les rotations

La rotation est une des plus importantes technique de l'agriculture bio. Le but est de conserver les richesses du sol et d'éviter le développement des maladies.

Jean-François pratique une rotation sur 3 ans, pour le plein champs et les tunnels. Son objectif serait d'intégrer une culture d'engrais vert pour une rotation sur 4 ans. Le manque de temps ne lui a pas permis cela jusqu'à présent. Une tentative de jachère d'une parcelle sur l'année n'a pas donné de résultats satisfaisant au niveau de l'apport de matière organique.

Le type de rotation choisi est celle par familles de légumes : racine, feuilles et fruits, respectivement au Clos Siau, Clos Simon et Grand Rocher.
De part la très grande diversification de cultures, il est difficile de respecter réellement les rotations prévues. Le travail prioritaire concerne les cultures sous abris car elles sont les plus rentable à l'heure de travail. En plein champs la terre n'est pas toujours prête au bon moment. Cette année, après le printemps pluvieux en avril, toute planche préparée en extérieure était immédiatement plantées, en urgence, de cultures en motte qui attendait en grandissant sous les abris. Le soucis de ne pas perdre des cultures l'a emporté sur le plan de rotation.

Sous tunnel, ce problème n'existe pas et les rotations sont respectées.

Rotations de plein champ théorique
Racines Fruits Feuilles Feuilles
Pomme de terre - Radis Maïs - Haricot Bette - Epinard Phacélie
Panais - Rutabaga Pois - Fève Choux - Poireau  
Céleri rave - Betterave Potimarron Céleri branche  
Oignons - échalotte Artichaut Salade  

 

Rotations sous abris de 1995 à 2001
tunnel 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001
1        

Navet
Cresson
Laitue

Navet Poivron
Aubergine
Plant
2 Plant Concombre
Courge
Physalis
Tomate Haricot Thym
Tomate
Poivron
Aubergine
Physalis
Romarin

Courgette
Haricot
Coqueret
Cerfeuil
Plant
Tomate
Potiron
Haricot
3   Haricot Carotte Physalis
Tomate
Ciboulette
Courgette
Concombre
Courges
Potiron
Potimarron
Ciboulette
Betterave
Oignon
Aromate
Épinard
Courgette
Haricot
Aromate
Oignon
Laitue
Chicorée
4 Aubergine
Poivron
Carotte Tomate Courge
Potiron
Bette
Aneth
Poireau
Oignon
Persil
Coriandre
Laitue
Chicorée
Tomate
Coqueret
Laitue
Mâche
Pomme de terre
Fève
Pois
Betterave
Potiron
Haricot
5 Carotte
Haricot
Tomate Poivron
Aubergine
Melon
Callebasse
Aubergine
Poivron
Courgette
Tomate
Haricot
Courgette
Mâche
Epinard
Aubergine
Poivron
Tomate
Melon
Tomate
Concombre
6   Poivron
Aubergine
Haricot
Courgette
Concombre
Plant
Haricot
Fraisier
Melon
Courgette
Laitue
Navet
Fraisier
Laitue
Navet
Fraisier
Epinard
Navet
Bette
Oignon
7 Haricot Tomate Plant
Concombre
Courge
Betterave
Oignon
Brocoli
Laitue
Chicorée
Tomate Navet
Mâche
Plant-poireau
Courge
Aromate
Plant-poireau
Poireau
Betterave
Oignon
Fenouil
Laitue

 

l'assolement

Jean François a ajusté au fil des ans les surfaces allouées à chaque culture, en fonction des retours des marchés. Toutes les surfaces n'ont pas été chiffrées, faute de prise de notes au cours des ans. C'est la méthode intuitive qui prime aujourd'hui. Cependant, il a été possible d'approcher les principales cultures.
Le choix des parcelles pour une culture ne suit pas toujours le plan de départ. Jean François envisage, pour gagner du temps et mieux respecter son assolement, de sous traiter la préparation du sol, au moins pour les deux Clos.

Répartition

Cultures sous abri :

Hiver :

  • épinard, mâche, laitues, radis, carottes, oignons blancs, betteraves rouges.

Eté:

  • tomates, aubergines, poivrons, concombre, courgette, haricot vert, melon, courge, potiron, physalis.

Culture plein champs :

Hiver :

  • poireaux, choux, céleri rave, fraise, artichaut.

Printemps :

  • salade, échalote, ail, pois, oignon précoce, fenouil, brocoli, navet, betterave, courge, potiron.

Plantes aromatiques :

  • persil, basilic, camomille, thym, sauge, aneth, origan, coriandre, raifort.

la pollinisation

Depuis 1984, un voisin apiculteur laisse quelques ruches sur l'exploitation : 3 au Clos Siau et 1 au Grand Rocher. L'accord est tacite et la prestation gratuite, Chaque partie tirant un bénéfice de cette association. Elles ont été placées dans des endroits tranquilles, loin de la route. Les abeilles supportent mal d'être dérangées, surtout par le passage d'engin agricoles.
Leur intérêt est apparu dès l'origine, surtout pour la pollinisation des fraisiers, puis celle du verger.
Par mauvais temps les insectes pollinisateurs travaillent moins. Pour compenser les effets des printemps extrêmement pluvieux de ces dernières années, Jean François envisage l'achat de bourdons, à placer sous certains tunnels.

les travaux du sol

Ce printemps, la charrue est passée sur une partie enherbée du Grand Rocher, où la terre se réessuie plus vite. Un seul passage suffit car elle travaille la terre en masse. En avril, on ne tardera pas à passer le vibroculteur puis à mettre du compost pour qu'il se minéralise à temps et qu'ils se répartisse bien. Il est ensuite bien mélangé à la terre par le canadien qui travaille plus en profondeur.
La rotobêche prépare les planches, en plein champs et sous les tunnels. Suivant l'humidité du sol, et le nombre de mottes qui restent grossières, un second passage est possible. Mais, vu le temps de travail important, un outil de type actisol est à essayer.

désherbage

Dans une parcelle peu enherbée, Jean- François pratique sa technique favorite : le faux semis. Il passe le vibroculteur en avril-mai puis attend au moins 2 semaines de beau temps et recommence. La terre émiettée en surface favorise la levée des adventices qui seront régulièrement détruits par le vibroculteur. Le gain de travail de désherbage sera ensuite important.
Tous les légumes de printemps sont semés en motte. Ils sont plantés avec un temps d'avance suffisant des plants sur les adventices pour qu'ils ne soient pas gênés dans leur croissance.

En plein champs

Dans une parcelle moyennement enherbée, Jean-François passe la charrue. Si elle est trop dense pour charruer, il passe le canadien et laisse l'herbe griller au soleil. En été il passe plusieurs fois le cultivateur pour griller les herbes. Cette année, à cause du mauvais temps de printemps, il n'a pu pratiquer le faux semis, la germination des adventices étant trop lente.
Après l'installation des cultures la bineuse guidée nettoie les rangs de près. L'inter-rang se fini manuellement.

Sous abri

Toutes les cultures sont implantées sous bâches plastiques noires, d'au moins 40 microns d'épaisseur pour pouvoir les réutiliser durant 4 à 5 ans. Elles ont de 64 trous/m pour la mâche, de 16 trous/m pour la salade, navets, oignons... et de 4 trous/m pour les tomates et physalis. Parfois, un plastique neuf est troué manuellement et proprement pour que la bâche ne se  déchire pas avec le temps.
Les passe pieds sont également recouverts de plastique épais. Le nettoyage restant consiste en des passages manuels au niveau des pieds des légumes, et en bordure de tunnel.
Par manque de temps ces derniers passages sont souvent négligés, ce qui peut provoquer des maladies dues à la forte densité de végétation (notamment au niveau de la mâche et des salades).

les interventions

Elles correspondent à des pratiques classiques. Par exemple les tomates sont plantées en motte 5 x 5, distancées à 20 cm, plantées à 45 x 60 cm, palissées et égourmandées 1 fois toute les 2 semaines, les fleurs sont vibrées quand il fait beau (25°C). Les gourmands replantés donneront une nouvelle production qui échappera à la période chaude et humide, donc aux maladies.
Les groseilles du cap, à 1 x 1 m en bord de tunnel sont taillées à 2 cordons et égourmandés avant la 1ère fleur.

Les cultures craignant le froid, comme les haricots, sont couverte par un mini-tunnel la nuit. Le film P17, en plus de protéger contre les insectes, est aussi utilisé pour faire gagner 1 ou 2°C. L'arrosage est effectué quand la terre est réchauffée.

tunnel nantais
Haricot sous bâche, sous tunnel nantais, sous tunnel.

l'entretient des cultures

Protection phytosanitaire

Jean François a la volonté de ne pas traiter systématiquement. Les cultures ne sont jamais en péril et le problème disparaît souvent de lui-même ou après des interventions manuelles.
Par exemple, la pyride après action manuelle se résorbe naturellement. Un effeuillage de laitue sur pieds peut stopper l'attaque de Brémia. Une invasion de pucerons sur les melons fut l'année dernière stoppée net par des prédateurs naturels.
Une mauvaise habitude consiste en un usage systématique de produits. Dans la nature s'observe des régulations.

Prévention générale

Le choix des variétés est primordiale. Jean François a testé au fil des ans de nombreux légumes et éliminé les variétés inadaptées à sa terre et à son climat.

En second lieu, il éviter d'affaiblir de quelque manière que ce soit les plants et surveille de près l'arrosage et l'état des plantules.
Par exemple contre les maladies cryptogamiques, les pomme de terre sont arrosées tôt le matin car l'eau du feuillage sera évaporée le midi et on évitera le mildiou. Les jeunes plants de tomates sont distancés sans retard. Leurs cotylédons vieillissants risquant le botrytis qui peut se transmettre sur la tige sont retirés.

Jean-François s'efforce de respecter les rotations des familles de légume et les cycles des insectes : semis tardif de carottes pour limiter la mouche de la carotte...

En général, les problèmes arrivent en fin de culture lorsque les plantes âgées résistent moins bien. Ces dommages sont acceptables et les planches généralement libérées très vite.
L'utilisation de film P17 se montre efficace contres les différents insectes ravageurs.

Liste des produits disponibles

Les précautions d'usage sont à respecter : manipulation, stockage hors de portée des enfants... :

  • Métaldéhyde : 1 kg
  • Bouillie Bordelaise : 1 kg
  • Soufre poudrage : 1 kg
  • Soufre liquide : 800 ml
  • AGRI 2001 : 300 ml (à base de roténone)
  • Bactospènne : 50 ml (Bacillus Thuringiensis)
  • Bactospènne : 500 g (en poudre)
  • Terpène de menthe liquide

Mis à part le métaldéhyde, très peu de traitements sont effectués : quelque fois avec la roténone pour de rares attaques violentes d'insectes. Sauf pour la vigne, Jean-François n'a utilisé la Boullie Bordelaise et le soufre qu'une fois en 15 ans.

Les prédateurs naturels

Le biotope de l'exploitation étant riche et varié, ils ne manquent pas :

  • Crapauds : nombreux sous tunnels.
  • Couleuvres : parfois même sous tunnels.
  • Chats : matou de la maison et ceux des voisins.
  • Coccinelles : a l'occasion cueillies et invitées « manu militari » dans les tunnels.
  • Syrphe...

Les ravageurs :

  • Les bouvreuils mangent quelques bourgeons sur les arbres fruitiers. Les pertes sont acceptées.
  • Des oiseaux pénètrent sous les tunnels et s'attaquent aux caisses de semis. Des voiles les protègent désormais
  • Des pigeons déterrent les plants de brocoli.
  • Les souris mangent les graines sur la table de semis et signe par leurs déjections. Des pièges à souris limitent les dégâts.
  • Les pucerons s'en prennent à de nombreuses plantes. L'année dernière, 70 % des melons ont été perdus par une invasion.
  • Le blaireau mange les épis de maïs.
  • Des limaces mangent les jeunes plants. Des pots de métaldéhyde (½ cuillère à café dans un pot de yaourt en verre) sont placés à intervalles réguliers autours des planches. Le métaldéhyde est toléré par le cahier des charges bio sous condition de non contact avec le sol. La bière peut être préférable car les limaces coulent et ne polluent pas l'extérieur en ressortant du pot.

Cette année, à cause du printemps humide, le problème est particulièrement significatif et général dans la région. Jean François a perdu pour environ 300 F de plants de laitues, épinards, navets. La pose d'un film P17 n'a pas protégé. Il aurai fallu  poser plus de pots et dès avril.

Conclusion

D'une manière générale, les problèmes liés aux ravageurs ou aux maladies sont assez bien maîtrisés. Cependant le coût des pertes montre qu'une prévention plus soutenue serait profitable à l'exploitation. Un juste milieu est à trouver.

La fertilisation

Jean-François fertilise ses terres. C'est indispensable sinon les rendements sont catastrophique et l'on obtient des mini-légumes. Apporter même peu est toujours préférable à ne rien apporter. Les quantités sont différentes sous tunnel et en plein champs.

la méthode

À l'origine, pendant 3 ans, il utilisait le compost paternel mais obtint des résultats aléatoires. Il était difficile de prévoir les résultats sans analyse du compost lui-même. Des pucerons apparaissaient dans les tunnels après un apport important. Depuis, il a choisi d'acheter le compost pour plus de sécurité.

Les premières analyses de sol indiquaient 1,5 % de MO sous tunnel, ce qui est très peu, même si le lessivage est limité sous abri.

Les premiers calculs ont été basés sur les analyses et sur les exportations des cultures trouvées dans les ouvrages techniques.

Aujourd'hui, Jean-François ne calcule plus. Il ajuste sa fertilisation empiriquement, suivant les résultats précédents. Il faudrait faire des analyses fréquentes, au niveau de chaque tunnel sur l'ensemble des rotations pour justifier d'un calcul précis. L'expérience et l'observation compensent ceux-ci dans une certaine mesure et des problèmes subsistent.

Les reliquats de cultures étaient pris en compte avant. Ils sont, sauf ceux des légumineuses, maintenant intégrés à un compost maison qui sert ponctuellement.

La fertilisation est globale à cause des nombreuses parcelles de petites taille :

  • 150 unités d'azote en plein champ,
  • 200 unités d'azote sous tunnel.

Du Patenkali est généralement épandu pour les  plantes à fruits et tubercules.

Au total environ 20 t/an de compost sont employées, ce qui donne 300 unités d'azote à répartir sur 2 ha.

L'épandage, manuel, représente 1 kg/m, voir le double pour le compost « Quatre Vaulx » ou après une culture laissant peu de reliquat (mâche...).

épandage

Deux à trois personnes sont nécessaires pour épandre manuellement

les produits utilisés

  • Du terreau à motte « Favorit » (32 F/sac),
  • Le compost « Huon » : (2800 F/t),
  • Le compost « 4 Vaux » (400 F/t),
  • Le fumier de poule composé d'écorces de sarrasin et de fiantes, destiné au verger,
  • L'engrais organique « Guanomag » à base de guano (3 %),
  • De la tourbe blonde,
  • Du Patenkali (2200 F/t),
  • Un compost maison fait de déchets de cultures et d'entretien du site (100 kg/an).
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L'irrigation

La météorologie

Pour anticiper l'arrosage, Jean François consulte régulièrement les bulletins météo de la télévision. L'information lui semble plus précise car visuelle. Les images de carte géographique, de courbes des températures et précipitations, et d'interpolation à l'aide d'ordinateurs donnent une meilleure idée de la situation que les bulletins de la radio.

En cas de possibilité de tempête, il consulte occasionnellement (5 à 6 fois par an) les données de Météo France au 08 36 68 02 22 pour avoir l'assurance de l'exacte situation car cela peut entraîner des prises de décision très importantes.

Il ne consulte ni le Minitel, ni l'Internet car ne possédant pas ces outils. Il ne dispose pas de station météo personnelle.

Le système du Grand Rocher

L'alimentation en eau, indispensable tant pour les tunnels que pour le plein champ, est assurée par une réserve d'eau de 150 m3 derrière le hangar avec :

  • Un forage à 40 mètres, avec une pompe de forage pouvant fournir 1,5 m3/h.
Analyse de l'eau du forage
Date pH Nitrates Bactéries
1989 5,8 52 0
1991 5,8 48 Coliformes 300
Streptoc 4
1992 6 35  
1993 6 52 Coliformes 300
Streptoc 2
  • Une station de pompage avec une pompe immergée. C'est une pompe de reprise de 20 m3/h. En été l'eau de surface est à température ambiante et bonne pour les culture. Les algues peuvent poser problème. Un filtre à sable serait utile.
  • Des canalisations de Ø 90 mm à 80 cm sous le sol derrière les tunnels. Le diamètre est aussi choisi pour compenser les pertes de charge dues aux frottement de l'eau dans le conduit. Cependant, grâce à la pente, on observe un gain de pression de l'ordre d'1 bar (1 kg/10 m de dénivelé). Un tuyau de à 63 mm aurait suffit.
la réserve d'eau
la réserve d'eau du Grand Rocher et son système de pompage


L'irrigation des cultures sous abri est assurée par 2 réseaux d'irrigation, un filtre étant installé dans chaque tunnel pour ne pas boucher les capillaires :

  • par gaine d'arrosage pour les légumes ne devant pas êtres mouillés : cucurbitacées, tomates, poivrons ...
  • Sous une pression de 0,55 bars, 1 mn d'arrosage fourni 14 ml d'eau par trou soit 140 ml par m, ou une pluie de 8,4 mm en 1 h. Avec 2400 trous sur 480 m de gaine, cela représente 2 m3/h ou 2000 l/h dans le tunnel.
  • par capillaires, utilisés depuis 13 ans mais en cours d'abandon à cause du temps de mise en place. La surface irriguée est moins large (un trou tous les 50 cm) et la répartition de l'eau moins bonne. Les racines explorant moins de volume.
  • par aspersion pour les légumes d'hivers (navets, mâche... moins sensibles aux maladies cryptogamiques), et ceux à forte densité de plantation. 1 heure d'arrosage équivaux à une pluie de 1 mm, soit 1 litre d'eau au m.

On peut ajouter une irrigation non désirée consistant en des écoulements sous les tunnels dus au ruissellement trop important des pluies, au niveau des bordures Nord.

Sous le hangar, un programmateur d'arrosage électromécanique, qui commande 6 électrovannes (2 par serre), fais gagner un temps très utile, surtout en été. Il se programme sur une semaine.

Pour le plein champ, des tuyaux souples amènent l'eau. Ils constituent une gène car traversant le chemin  de passage. L'idéal serait de creuser une tranchée.

Les systèmes des clos

L'irrigation est assurée par une réserve de 125 m3 (déterminée par un géobiologue) et une pompe immergée de 2 m3/h. Si besoin elle se remplie en une journée, ce qui laisse un marge confortable d'une  semaine.

L'alimentation électrique est assurée par une installation sur un poteau EDF d'une sortie de 10 A.

Le système, mis en place cette année, se compose de tuyaux, dans le fossé, avec des tés et des vannes « quart de tour » tous les 15 m. Des tuyaux semi-rigides de 6 m avec raccords s'installent manuellement sur une planche de culture. 3 asperseurs, un tous les 12 m, peuvent entrer en fonction en même temps.

Une pompe de 10 m3/h est envisagée pour ne pas perdre de temps à l'installation et arroser la totalité d'une planche. Un programmateur volumétrique, réglable de 0,5 à 5 m3, ainsi qu'un minuteur sont prévus.

Les besoins

Au printemps, l'alimentation en eau des cultures s'estime par l'observation de leur comportement. Dès que le beau temps arrive, selon l'ensoleillement, le stade de culture, elles sont arrosées en moyenne 2 fois par semaine. Tous les 2 jours en pleine production. L'idéal serait de disposer de tensiomètres pour évaluer le moment idéal.

Les cultures les plus gourmandes sont les courgettes, haricots, les tomates...

Au Grand Rocher, les besoins annuels en eau sont estimés à 1000 mm soit 400 m3. La réserve est remplie 3 fois l'année, l'évaporation restant à évaluer.

Sous abris, les besoins sont plus importants en été. L'aération des tunnels se décide en fonction de la température qui ne doit pas dépasser 30°C et se réalise en ouvrant les demi-lunes ou les pignons. Elle est en continue dès juillet jusqu'à fin août. Les nuits sont alors douces et le travail que représente l'aération est limitée.

Les vent Nord-Est sont secs. Les haies réduisent l'évaporation, ainsi que les couvertures du sol : paillages, P17..., et son travail : binage.

Les maladies des cultures

Cryptogamiques

Pourriture noire

Sur tomate. Appelée aussi « cul noir », elle apparait lorsque qu'on observe un carence en oligoélément bore. Il faudrait apporter du Borax.

Botrytis

sur tomate. Appelé aussi « pourriture grise », il apparait en périodes chaudes et humides. Les tunnels doivent être aérés pour éviter à l'humidité de stagner.

Botrytis

sur tomate.

Botrytis

sur tomate.

Cladosporiose

sur tomate.

Monillose

Sur pomme, tombée et talée.

La faune sauvage

Auxiliaires

Bourdon

Ces butineurs font parti du système écologique, comme beaucoup d'autres insectes et invertébrés.

Ruche

Proche des tunnels, les abeilles participent à la fécondation des plantes entomogames.

Coccinelle

Suite à une invasion massive de pucerons, due à une erreur de fertilisation et donc à un excès d'azote, les prédateurs se sont multipliés.

Coccinelle

La larve sortira bientôt.

Larve de coccinelle

Elle est très vorace et mange de nombreux pucerons.

Coccinelle jaune

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Couleuvre

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Crapeau

Ils sont très gourmands de limaces. Les soirs d'été nous entendons leurs sauts sur les paillages des tunnels. Le jours, nous les découvrons cachés sur les bordures et sous tous les paillages.